Le journaling, une pratique simple aux bienfaits puissants
Si je vous disais qu’un carnet, un stylo et quelques minutes de votre temps chaque jour peuvent transformer votre mental, apaiser vos émotions et même favoriser un meilleur sommeil… vous seriez tenté(e) d’essayer ? Le journaling, ou tenue d’un journal, est bien plus qu’un hobby d’adolescent. C’est aujourd’hui une technique largement reconnue pour son pouvoir thérapeutique, notamment dans la gestion du stress, de l’anxiété et de la fatigue mentale.
Pratique profondément introspective, le journaling s’est imposé comme un outil de développement personnel et de bien-être. C’est aussi un excellent complément aux approches naturelles de santé mentale, souvent plus respectueuses du corps et de l’esprit. Zoom sur les bienfaits lentement révélés, mais durablement efficaces, de cette habitude que je recommande à de nombreux patients et clients que j’accompagne dans leur quête d’équilibre au quotidien.
Journaling et équilibre mental : que dit la science ?
Le journaling n’est pas une lubie new age. De nombreuses études scientifiques soutiennent son efficacité. L’Université de Rochester, aux États-Unis, indique que l’écriture expressive – écrire sur ses pensées, ses émotions, ses frustrations – joue un rôle fondamental dans la régulation émotionnelle. En exprimant par écrit ce que l’on ressent, on prend du recul, on clarifie ses pensées, et par conséquent on allège notre charge mentale.
James W. Pennebaker, chercheur en psychologie à l’Université du Texas, a été un pionnier dans ce domaine : ses études montrent que le simple fait d’écrire durant 15 à 20 minutes par jour, trois à cinq fois par semaine, améliore l’humeur, diminue les symptômes dépressifs et renforce le système immunitaire.
Écrire permet en effet de transformer des émotions floues en pensées concrètes, ce qui stimule l’activité cognitive tout en apaisant le système nerveux. Un véritable baume pour l’esprit dans un monde constamment agité.
Un allié précieux pour retrouver un sommeil réparateur
L’une des raisons pour lesquelles beaucoup de mes clients peinent à bien dormir, c’est la surcharge mentale au moment du coucher. Rumination, inquiétudes pour le lendemain, nostalgie ou regrets du passé… le mental prend souvent le dessus juste au moment où le corps aimerait lâcher prise.
Le journaling, réalisé le soir, peut justement devenir un rituel apaisant pour désencombrer le mental. En mettant par écrit ses pensées avant de dormir, on les stabilise. On peut même ritualiser cette pratique en tenant un « journal de gratitude » dans lequel on consigne 3 choses positives de la journée. Des études indiquent que cette forme de journaling améliore significativement la qualité du sommeil, comme celle publiée dans le Journal of Psychosomatic Research.
Le sommeil est une des composantes fondamentales du bien-être et de la santé, au même titre que l’alimentation ou la gestion du stress. Réparer sa nuit, c’est retrouver de l’énergie pour construire de meilleures journées. Alors pourquoi ne pas intégrer le journaling comme une hygiène de vie essentielle ?
Comment commencer à écrire ? Les clés d’un journaling efficace
Si le journaling est aussi puissant, c’est parce qu’il est personnalisable à souhait. Mais attention : pour qu’il vous apporte tous ses bienfaits, il ne suffit pas de cocher quelques cases ou d’écrire mécanique tous les soirs. Voici mes conseils pour un journaling bien-être puissant et durable :
- Choisissez votre format : papier ou numérique ? Carnet avec lignes ou pages blanches ? Trouvez le support qui vous inspire le plus.
- Pratiquez la régularité, pas la rigidité : mieux vaut écrire trois fois par semaine en se sentant motivé(e) que tous les jours à contrecœur.
- Soyez authentique : ne jugez pas ce que vous écrivez. Ce journal est pour vous, pas pour votre professeur de français.
- Essayez différentes approches : journal de gratitude, journal émotionnel, journal d’objectifs, ou encore écriture libre – tout est possible.
- Respectez les moments propices : le matin pour démarrer la journée avec clarté, le soir pour libérer l’esprit – testez ce qui fonctionne le mieux pour vous.
Journaling et santé mentale : une approche complémentaire à respecter
Il est important de rappeler que le journaling n’est pas un traitement médical, ni un substitut à une psychothérapie pour celles et ceux qui traversent une dépression ou des épisodes d’anxiété sévère. En revanche, il peut parfaitement intégrer une approche de prévention et de soutien dans le cadre d’une démarche globale de santé naturelle.
En France, le Code de la santé publique (article L. 1110-1) reconnaît le droit de toute personne à recevoir des soins visant à soulager la douleur mentale autant que physique. Le journaling n’est pas inscrit dans les textes comme une thérapie reconnue, mais il s’inscrit dans le cadre de ces pratiques complémentaires encouragées par la Haute Autorité de Santé (HAS) pour accompagner les enjeux de santé mentale, qui touchent près d’un Français sur cinq selon Santé Publique France.
Dans mon expérience de conseillère en bien-être, je recommande toujours de considérer le journaling comme une extension bienveillante de l’écoute de soi. Il ne résout pas toutes les situations, mais il ouvre des portes vers davantage de clarté, de recul, de calme.
Une pratique qui allie bien-être mental, sommeil et finance personnelle ?
Oui ! Peut-être vous demandez-vous le lien avec vos finances personnelles… et pourtant, ils existent bien. Une bonne hygiène mentale et un meilleur sommeil vous amènent à faire des choix plus éclairés, à mieux réguler vos émotions face à l’argent, et à reprendre le pouvoir sur vos décisions financières. Gérer son budget ou planifier un projet demande clarté mentale, discipline douce et vision à long terme – autant de qualités renforcées par le journaling.
Certains journaux guidés intègrent d’ailleurs des sections dédiées à la gestion financière : suivi des dépenses, intentions d’épargne, gratitude pour les ressources reçues… C’est une belle manière d’unifier bien-être personnel et finances alignées, sans rigidité, mais avec sérénité.
Prêt(e) à prendre la plume ?
Vous n’avez pas besoin d’être écrivain pour commencer. Vous avez juste besoin de quelques instants pour vous, chaque jour ou chaque semaine, à consacrer à votre monde intérieur. Si vous avez déjà testé la méditation ou la cohérence cardiaque, vous verrez que le journaling en est une belle prolongation. Si vous débutez, autorisez-vous à expérimenter sans objectif de performance.
Et surtout, souvenez-vous : votre bien-être se cultive à petits pas, dans les moments simples. Écrire chaque jour, c’est respirer un peu mieux, se comprendre, se réconforter. Il n’y a pas d’échec, seulement du mouvement. Le reste, comme le sommeil, viendra naturellement.
Je suis Myriam Eria, je conseille les particuliers sur les sujets de santé et de bien-être. Je suis rédactrice du site lesclesdubienvivre.fr depuis 2019.